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★★☆☆☆ Mon curé chez les riches


Henri Diamant-Berger / 1952 / France

Avec : Yves Deniaud (l'abbé Pellegrin), Robert Arnoux (Ernest Cousinet), Raymond Bussière (La Goupille), Germaine Reuver (Valérie), Marcel André (le comte de Sableuse), Georges Tabet (le docteur Profilex), Jean Danet (le vicomte Pierre de Sableuse), Jean Debucourt (Mgr Sibué), Lysiane Rey (Lisette Cousinet), Nora Coste (Marianne), France Vernay [= France Asselin] (la soubrette), Léonce Corne (M. Dupont-Mauvais), Sophie Sel (la marchande de journaux), Luc Andrieux (Brochut), Denise Kerny (Mme Michaut), Marianne Hardy (Eugénie), Marcel Rouzé (Bonnerond), Bernard Musson (La Bidouille), Michel Nastorg (le régisseur du cabaret), Christiane Minazzoli (la danseuse blonde), Bernard Farrel, Édouard Rousseau.


Facturier généralement honnête, Henri Diamant-Berger, à peine sorti du tournage du remarquable Monsieur Fabre (1951), se lance coup sur coup dans la mise en chantier de deux resucées de succès de l’entre-deux-guerres. Pas plus que la version 3.0 du Chasseur de chez Maxim’s (1953), la version 4.0 de Mon curé chez les pauvres – ouf, ce sera la dernière ! – n’ajoute quoi que ce soit à sa gloire déjà un peu révolue. Ronronnant et raisonnablement bâclé, le tout ne tient que sur les numéros d’acteurs, mais à l’exception de Raymond Bussières (paresse constante et autosatisfaction pénible), qui hérite d’un personnage spécialement conçu pour le grand écran, la quasi-totalité de la distribution souffre de la comparaison avec les interprètes de la version de 1938, elle signée Jean Boyer.


Travail honnête, sans plus, que celui auquel se livrent Yves Deniaud (qui n’a pas le génie de son prédécesseur Bach), Robert Arnoux (auquel font défaut les arrière-plans prodigieux d’Alerme) ou Lysiane Rey (censément moins électrique que Popesco, mais qui pourrait jamais raisonnablement prétendre rivaliser avec la survoltée et trépidante Elvire ?). Le tout sent tellement la routine et le procédé à pleins naseaux que cela en devient dommage pour Marcel André et Jean Debucourt, qui, souffrant un peu moins que leurs camarades précités de la comparaison avec leurs prédécesseurs respectifs, en l’occurrence, Henri Monteux et Jean Dax, dominent l’affiche du début à la fin. Côté seconds rôles, le reste de l’interprétation navigue entre meilleur et pire : la pittoresque mais bien trop fugace composition de Germaine Reuver, endossant avec humour et probité un tablier précédemment revêtu par Pauline Carton (1932) et Line Dariel (1938), le contre-emploi inattendu endossé de bonne grâce par Georges Tabet, l’assurance bon teint et la cinégénie bien réelle de Nora Coste (encore que le rôle de Marianne eût réclamé une jeune actrice plus solide, comme Nicole Courcel), ne parviennent jamais complètement à faire oublier l’absolue nullité de Jean Danet ou de Bernard Farrel. Et le film d’aller, cahin-caha, vers son dénouement prévisible depuis le commencement, là où, à registre égal, Diamant-Berger se montrera un peu plus inspiré, quatre années plus tard, en portant à l’écran Mon curé chez les pauvres (1956), plus pittoresque et bien moins convenu.


© Armel De Lorme / L’@ide-Mémoire, janvier 2019. Toute reproduction même partielle interdite, sauf autorisation expresse écrite des auteur et éditeur.

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