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★★★☆☆ La Ferme aux Loups


Richard Pottier / 1943 / France-Allemagne

Avec : François Périer (Bastien), Paul Meurisse (Furet), André Gabriello (La Tripe), Guillaume de Sax (M. Albaric, le directeur du journal), Martine Carole [= Martine Carol] (Micky), Suzanne Dantès (la comtesse Anastasie), Pierre Palau (le juge d’instruction), Georges Chamarat (M. Perruche), Georges Vasty (le sourd-muet), Eugène Frouhins (le brigadier Espérandieu), Jean Reynols (le Moujik & Alexis Boulinoff), Victor Tscherniawsky [= Victor Tcherniavsky] (Wladimir Prokofieff), Jean Zagrebelsky [= Georges Zagrebelsky] (le chauffeur russe), Fernand Blot (Féroud), André Chanu (Chicot, le préposé à l’accueil du 36 quai des Orfèvres), Paul Barge (Gustave), Daniel Royer (Papillon), Jean Paley (Martial), Henri Vilbert (Bardoux), Fred Herbault (un agent), Léon Mazeau (un inspecteur), Jacques Courtin (un inspecteur), Cécyl Marcyl (la clocharde), Jean Vallois (le clochard), Jean Hallé (le médecin légiste), Pierre Mindaist (le cycliste), Henry Charrett (un employé de la morgue), Albert Brouett (un employé de la morgue), Liliane Lesaffre (l’infirmière), Frank Maurice (un gendarme à la ferme), Jules Vibert (le médecin à la ferme).


Comédie de routine aux allures de Grand-Guignol, portée par un scénario à tiroirs s’ingéniant à brouiller les pistes, plus improbables les unes que les autres, sans jamais cesser de faire preuve d’une logique imparable (ce qui n’est pas sans charme), le tout rehaussé par l’efficacité des dialogues. Dans les deux cas, Carlo Rim est aux commandes, et cette Ferme aux Loups lui doit l’essentiel de son charme. L’ensemble pèche davantage par son manque global de rythme que par les extravagances supposées (et trompeuses) du script, mais le découpage n’en est pas moins des plus habiles. La bonne humeur des têtes d’affiches, vedettes en devenir et seconds couteaux habitués aux productions Continental, fait le reste. François Périer, pas maladroit, reste possible à partir du moment qu’il n’est pas filmé de profil. Paul Meurisse, déjà dans ses marques, et dont on n’écrira jamais qu’il aura été l’une des révélations masculines les plus probantes du cinéma français des années Vert-de-gris, mise en plein sur la désinvolture et le détachement, ce qui lui sied comme un gant. Martine Carol, pour sa première incursion dans le registre « tête d’affiche féminine », arbore pêle-mêle un « e » à la fin de son pseudonyme et un nez point encore retouché, et si elle se cherche encore un peu, force est de reconnaître qu’elle se montre épatante de bout en bout. Palau, Gabriello, Eugène Frouhins (alternative probe et probante à Marcel Delaître), Guillaume de Sax (ici bien meilleur qu’à l’accoutumée) et Suzanne Dantès (elle en mode « folklore toute », et cela lui sied remarquablement), confèrent à la distribution prise dans sa globalité, un grain de folie résolument salutaire, là où Pottier, un peu moins inspiré par son sujet que par ceux de Picpus (1942) ou des Caves du « Majestic » (1944), s’en tient au strict respect du cahier des charges à lui imparti par le docteur Greven. Pas révolutionnaire pour un sou, pas toujours à la hauteur, sur la durée, du travail de Carlo Rim, mais loin d’être déplaisant pour autant.


© Armel De Lorme / L’@ide-Mémoire, 2019.


Extrait de l’Encyclopédie des Longs-Métrages français 1929-1979 – Volume XVII (Armel De Lorme, L’@ide-Mémoire, 2019). Toute reproduction, même partielle, reste soumise à l'accord écrit des auteur et éditeur.


Photo : Martine Carol, D.R. Gaumont.

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