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★★☆☆☆ Fifi La Plume


Albert Lamorisse / 1964 / France

Avec : Philippe Avron (Fifi), Mireille Nègre (Mimi, l’écuyère), Henri Lambert (le dompteur), Raoul Delfosse (le directeur du cirque), Martine Sarcey (l’épouse du pêcheur à la ligne), Michel de Ré (le pêcheur à la ligne), Paule Noëlle (Marie-Noëlle de Montsouris), Michel Nastorg (M. de Montsouris, le père de Marie- Noëlle), Raymonde Vattier (Mme de Montsouris, la mère de Marie-Noëlle), Jeanne Pérez (la paysanne bretonne), Charles Moulin (le paysan breton), Pierre Collet (le 1er voleur-chauffeur), Georges Guéret (Victor, le voleur moustachu), Michel Thomass (Charlot, le voleur chauve), Dominique Zardi (le chef de bande), Jean-Jacques Steen (le naufragé volontaire), Max Montavon (le domestique de la famille De Montsouris), Claude Évrard (le collectionneur de montres), Élie Pressmann (l’horloger), Pierre Repp (le commissaire), Jean Coste (le conducteur de la locomotive), Jacques Dumur, Jacques Ramade (Gontran de Méhaut), Dominique Solane, Denise Péronne (la 1ère religieuse), Martine Ferrière (la 2nde religieuse), Roger Trapp (le cycliste), Jacques Blot.


Poursuivi par un bourgeois furieux dont il vient de subtiliser la collection de montres rares, Fifi échoue sans trop savoir comment sur la piste d’un petit cirque itinérant, où il se voit rapidement imposer par la direction – s’il veut rester sur place – de remplacer au pied levé l’homme-oiseau, victime d’un grave accident en pleine représentation… Afin d’achever de le convaincre, le directeur le persuade que la paire d’ailes désormais rivée à ses épaules est absolument inamovible. Or si Fifi s’accommode plutôt bien de la situation, il n’en va pas de même du dompteur, amoureux de longue date de la douce et sensible écuyère Mimi, qui s’est rapidement éprise du nouveau venu. Au hasard de ses vols planés successifs, l’homme-oiseau, unanimement pris pour un ange authentique par celles et ceux qui croisent son chemin, se retrouve confronté à une série de situations plus insolites les unes que les autres...


Postulat de départ à la fois élémentaire et étonnant : quoi de plus normal, pour un voleur (de montres) de se mettre à voler (dans les airs ?). Malgré la beauté des prises de vues 100 % Héliovision et le charme inouï des extérieurs, la poésie d’Albert Lamorisse ne fonctionne que de façon très aléatoire et très relative, l’ensemble ne soutenant pas un instant la comparaison, par exemple, avec l’exactement contemporain Yoyo (Pierre Étaix, 1964), qu’il n’égale jamais sur le terrain de la poésie (ici simpliste et pataude), qu’à de très rares moments sur celui de l’humour (même topo) et pas une seconde en termes d’écriture filmique. On retrouve, en définitive, à l’identique les mêmes qualités et les mêmes défauts, que dans le pénible Ballon rouge (1956) ou l’interminable Voyage en ballon (1958). Philippe Avron est le charme même, mais comment raisonnablement jouer un ange (même pour de faux), dans la durée, après Gérard Philipe ? Mireille Nègre se montre touchante et sensible de bout en bout, mais le passage des planches au grand écran ne lui réussit pas pas beaucoup plus qu’à Paule Noëlle, elle particulièrement à côté de la plaque. Aérien dans le propos, assez lourdingue à l’arrivée, le film ne tient, en fin de compte, que sur la succession de personnages secondaires traversant l’intrigue à la queue-leu-leu : le trio de pied-nickelés formé par Pierre Collet, Georges Guéret et Michel Thomass fonctionne de manière épatante, Martine Sarcey (très mal photographiée, hélas) se montre absolument remarquable, Steen, Repp, Ramade, Nastorg, Montavon, Henri Lambert et consorts éminemment drolatiques, Charles Moulin, Jeanne Pérez et Raymonde Vattier rehaussent par leur seule présence le niveau de plusieurs crans. C’est peut-être dans ce défilé face caméra de comparses judicieusement choisis et formidablement dirigés pour la majeure partie d’entre eux, qu’il convient de chercher la véritable poésie secrète de cette histoire, mi-chair, mi-oiseau, d’ange voleur et volant, ni véritablement réussie, ni complètement ratée.


© Armel De Lorme / L’@ide-Mémoire, novembre 2018. Extrait du Volume XVII de L'Encyclopédie des Longs-Métrages 1929-1979. Toute reproduction, même partielle, reste soumise à l'accord écrit des auteur et éditeur.


Photo : Mireille Nègre et Philippe Avron, D.R.

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